Charlotte Irvoas
L’amour et l’amitié m’ont menée sur les chemins des contes.
C’est dans la relation que se noue une véritable transmission orale.
L’affection, les expériences, les voyages vécus ensemble tissent parfois des liens indestructibles et un puissant désir de transmettre ce que l’on reçoit...
Du bouche à bouche, au bouche à oreilles, de père en fils et d’amis en amis, de maitre à disciple et entre amants, voilà la fibre, le nerf, l’os ou le cœur de la tradition orale.
Ainsi va le souffle des contes.
Le conte est dit « art populaire » j’entends alors s’exclamer le rire des amis à la veillées, les histoires des compagnons de fortunes sur un chantier et le ton de confidence d’une grand- mère contant à ses petits enfants.
Amadou Hampâthé Bâ débute son récit :
Amkoullel, l’enfant peul, par cette affirmation :
« En Afrique traditionnelle, l’individu est inséparable de sa lignée,
qui continue de vivre à travers lui et dont il n’est que le prolongement… »
puis « ce n’est pas un individu isolé que l’on salue, mais à travers lui toute la lignée de ses ancêtres ».
Dans mon cas ce sont principalement deux conteurs et amis,
François Debas et Ralph Nataf qui m’ont,
par leurs talents et leur pédagogie, transmit le virus … ou plutôt la flamme.
« La liberté de l’un ne s’arrête pas quand elle rencontre celle de l’autre,
elle se déploie quand elle rencontre celle de l’autre »
dit Ralph dans les stages qu’il anime.
Ainsi au travers de chaque rencontre, l’oralité sous toutes ses formes est le socle de la paix et de l’émancipation sociale.
Et si « le silence est le sel de la conversation » (proverbe japonais),
« la parole est la mer sur laquelle navigue chaque relation ».
Ma rencontre
avec les contes
La tradition orale,
une tradition qui relie